Quels sont les théories d’apprentissage ?

Les théories d’apprentissage

Les théories d’apprentissage démontrent tout le processus d’acquisition des connaissances. Ces théories ont vu une grande évolution ces 5 dernières décennies, en rapport avec les buts de l’apprentissage, le rôle de l’enseignant et de l’apprenant et les nouvelles techniques numériques en pédagogie.

Apprentissage par transmission des savoirs

Avec cette théorie d’apprentissage, l’enseignant est un transmetteur de connaissances, un émetteur d’information et un facilitateur d’assimilation. L’apprenant est un récepteur, il écoute, répète, réagit, enregistre et reproduit. Cette théorie d’apprentissage est le behaviorisme. Une théorie qui se base sur un apprentissage par paliers et par répétitions pour renforcement des réponses.

C’est un entrainement précis pour modifier le comportement de l’apprenant vis-à-vis d’une connaissance, afin de pouvoir passer un niveau supérieur dans le savoir. L’évaluation des connaissances transmises se fait selon la méthode test-erreur par le biais d’exercices, essais, tests, jeux éducatifs.

Le niveau d’apprentissage est estimé selon les erreurs de l’apprenant et non sa réflexion sur l’information transmise. D’après Fechner (1801-1887), un philosophe et psychologue allemand, l’individu a une boite noire, on peut prévoir son comportement ; chaque stimuli produit une même réponse. Le behaviorisme a été délaissé pour laisser place à d’autres théories d’apprentissage où les rôles de l’enseignant et de l’apprenant sont plus participatifs et interactifs.

Apprentissage par traitement de l’information

Pour Miller et Bruner et vers 1956, l’apprentissage n’est pas un conditionnement mais plutôt un traitement de l’information. Avec ces deux pionniers de la psychologie cognitive, nait le cognitivisme. C’est une théorie d’apprentissage qui se base entre autre sur les façons de penser, des perceptions et les manières de résoudre les problèmes qui varient d’un individuel à un autre.

Avec cette théorie, l’apprenant est actif, il mémorise les informations reçus, les réutilise et les gère au besoin afin de comprendre et trouver solutions aux problèmes. Ses connaissances se développent en traitant l’information et en cherchant dans sa mémoire des réponses au ‘’quoi’’, ‘’comment’’, ‘’quand’’ et ‘’ pourquoi’’. Cette nouvelle méthode d’enseignement prend en compte la manière dont l’apprenant traite l’information et considère qu’elle est individuelle.

Ce qui sollicite l’enseignant d’utiliser différentes façons pour transmettre les connaissances, comme les TIC, les simulations et l’interactivité.

Apprentissage par réorganisation et reconstruction

Cette théorie d’apprentissage est connue sous le nom de constructivisme. A l’opposé du behaviorisme, l’apprentissage n’est pas un cumul d’informations mais une réorganisation des perceptions et une reconstruction des connaissances. C’est un équilibre entre l’inné et l’acquis et l’interaction de l’apprenant avec son environnement. Un des initiateurs de cette théorie d’apprentissage est Jean Piaget, psychologue et épistémologue suisse.

Il place l’apprenant dans une situation active, soit par assimilation soit par accommodation. L’apprenant sélectionne les informations et les décode avec ses connaissances antérieures ou il accommode les nouvelles informations et les réadapte pour élargir ses connaissances suivant un nouveau concept d’assimilation. Dans le constructivisme, l’apprentissage se fait à partir des acquis de l’apprenant et la transmission des connaissances se fait en mettant l’apprenant dans des situations de la vie courante. L’enseignant cadre et guide l’apprentissage en optant l’interactivité entre les apprenants.

Apprentissage par échanges et communication

Plus développé que le constructivisme, théorie de Piaget, le socio-constructivisme apparait avec L. Vygotsky, psychopédagogue russe. Cette théorie d’apprentissage qui implique le rôle social dans l’enseignement est argumenté par Freinet, Bruner et Y. Engeström dans leurs travaux sur le développement et l’apprentissage.

Freinet préconise que l’apprentissage doit se faire selon le rythme biologique de l’enfant et en rapport avec les composantes cognitives, sociale et affectives de l’enseignement. Le socio-constructivisme présente l’apprentissage comme étant un échange de connaissances entre enseignant-apprenant et apprenant-apprenant. L’apprentissage n’est plus une transmission de connaissances mais des interactions et des communications.

Le contexte socioculturel est déterminant dans l’acquisition du savoir. L’apprenant est plus autonome et apprend par travail en groupe. L’enseignant va favoriser les conditions d’apprentissage en stimulant l’intérêt de l’élève et en le motivant et par interaction en créant des débats entre élèves.

Le rôle de l’enseignant est de définir aussi la zone proximale de développement des apprenants afin de donner du travail et des exercices adéquats. L’apprentissage est réussi quand il est situé dans cette zone proximale qui correspond à la réussite d’un apprenant à des taches encadré par un adulte. Les erreurs avec cette théorie d’apprentissage est un appui pour construire de nouvelles connaissances.

Apprentissage basé sur le connectivisme

A l’ère de la digitalisation, un nouveau concept d’apprentissage s’est imposé, le connectivisme. Développé par G.Siemens et S. Downes, cette théorie d’apprentissage est plutôt un courant pédagogique qui favorise l’enseignement en ligne. L’apprentissage est un processus entre différents sources d’informations et la connaissance se base sur la diversité des opinions. Cet apprentissage s’effectue entre individus, ordinateurs et l’interconnexion entre divers domaines du savoir.

Avec cette théorie d’apprentissage, l’importance de l’information est variable et l’apprenant est le décideur de son acquisition, ce qui représente déjà une méthode d’apprentissage. Le connectivisme reconnait que la variabilité de l’information dépend du temps et de l’environnement.

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