L’apprentissage de la lecture fait partie des bases essentielles de l’éducation. Durant le CP, les élèves se familiarisent avec ce processus complexe. Dès le plus jeune âge, savoir lire est une capacité essentielle qui contribuera au développement des élèves. L’apprentissage en lui-même fait appel à plus d’une compétence. Dans le milieu scolaire, la méthode syllabique et celle globale sont couramment retenues. Si ces deux approches font des adeptes, leurs différences sont aussi sources de débats. Quelle méthode adopter pour le CP ? Que propose la méthode syllabique, que la méthode globale ne peut offrir ? De même : quels sont les atouts de la seconde que l’on ne retrouvera pas sur la première ? Nous vous exposons les différences majeures entre les deux approches.
La lecture : un pas décisif pour apprendre
Associée à l’écriture, la lecture figure parmi les apprentissages essentiels pour les enfants. Sa maîtrise sera déterminante pour la suite de la scolarité et, plus tard, pour la vie professionnelle. Dès le CP, savoir lire favorisera l’insertion sociale. Plusieurs méthodes se sont développées au fil des années, avec des résultats plus ou moins pertinents. Bien qu’elles fussent maintes fois mises à l’épreuve, les méthodes syllabiques et globales ont su prouver leur bien-fondé. Dans le cadre pédagogique, les deux solutions sont souvent complémentaires.
La méthode syllabique : de quoi s’agit-il ?
Nous la connaissons comme étant le « ba-ba » de la lecture. Elle est mise au point par le Pasteur Stuber au milieu du XVIIIeme siècle, et e démarque par son efficacité. Un siècle plus tard, la méthode syllabique devient synonyme d’apprentissage. Elle est alors une des premières approches utilisées pour l’enseignement. Depuis le début du XXe siècle, son efficacité et sa pertinente sont largement discutées. Au fil des années, le modèle fut maintes fois discuté, avant de retrouver son statut privilégié. Comme son nom l’indique, l’approche syllabique se base sur une identification des lettres. Celles-ci sont présentées par des mots, et par les syllabes auxquelles elles peuvent s’associer. Utilisé au CP, l’apprentissage se base sur les phonèmes. L’assimilation de la lecture passe ainsi par les sons : à mesure que leurs compétences évoluent, les enfants développeront une affinité avec les lettres et leurs ensembles.
La méthode syllabique se focalise sur les prononciations, avant de passer à la lecture à proprement parler. Au CP, les enfants sont exposés à des mots à phonétique simple. Les premières expériences de lecture débuteront avec des mots à une syllabe. Le processus permet de créer une correspondance entre les lettres et leurs significations. Les lettres sont considérées comme des éléments indispensables à la construction des mots. En se basant sur ce principe, l’éducateur aide les enfants à comprendre la construction des mots. Si la méthode syllabique est particulièrement stricte, elle n’admet pas la mémorisation de mots. L’approche privilégie l’étude des phonèmes, afin que la lecture soit synonyme de compréhension. La décomposition orthographique est indispensable, et complète le processus. Ces principes sont repris par des manuels, couramment utilisés dans le milieu scolaire. Parmi les plus populaires, nous retrouvons la Méthode Boscher, qui est le premier du genre.
La méthode globale : ce qu’il faut savoir
A l’opposé de l’approche syllabique, la méthode globale se base sur la mémorisation de mots entiers. Utilisée dès le CP, elle sollicite la mémoire visuelle avec plus ou moins d’intensité. L’éducateur incite ses élèves à mémoriser des mots ou des blocs de mots, sans en analyser chaque syllabe. Créé par Decroly au début du XXe, la méthode globale offre d’abord une solution pratique aux enfants qui ont du mal à lire. Cette approche a l’avantage de supprimer les barrières que les enfants peuvent rencontrer au cours de cet apprentissage. En utilisant la mémoire visuelle, les élèves apprennent à reconnaître globalement les mots. Bien qu’elle ait supprimé des barrières handicapantes, la méthode globale connait certaines limites. Les enfants habitués à mémoriser auront du mal à déchiffrer ceux qu’ils ne connaissent pas. Cet inconvénient les poussera à ignorer ces mots, en les sautant durant la lecture. Un défaut de compréhension des lettres peut aussi être entraîner une confusion. Certains mots seront difficiles à différencier, et ceux que les élèves considèrent comme inutiles seront tout simplement ignorés. La méthode globale favorise la mémorisation des mots que l’enfant juge importants. Dans la pratique, ces mots et expressions seront naturellement associés à des idées, des images ou des situations qu’il comprend.
Deux méthodes complémentaires
En pratique, la méthode syllabique et celle globale sont complémentaires. La rigidité de l’un étant comblée par l’autre, l’apprentissage de la lecture se fait plus naturellement. L’assemblage des deux procédures se fait par la visualisation du langage écrit, avant de passer à la décomposition des mots. Cette combinaison supprime le côté abstrait des premières expériences de lecture. Contrairement à une idée reçue, cette approche n’est pas synthétique. L’analyse est essentielle pour ouvrir la voie vers la compréhension. Les deux méthodes étant alphabétiques, elles jouent sur les correspondances entre les lettres et les sons. Un usage dominant de la méthode syllabique est plus pertinent pour un apprentissage positif. Des études menées par Roland Goigoux, et réalisées par le Selon une étude réalisée par le Centre à l’Energie Atomique, confirment cette constatation. Ces analyses prouvent notamment les atouts du syllabique, dont les résultats sont bien plus pertinents. L’approche active l’hémisphère du cerveau responsable de la compréhension des mots. Dans ce système combinatoire, la méthode syllabique reste indétrônable.
3 méthodes pour différentes approches
Au fil des années, chaque classe de CP a adopté une approche au détriment d’une autre. Tout au long du XXe siècle et jusqu’à présent, la méthode syllabaire est reprise, réadaptée. Les manuels « Léo et Lée », « Je lis, j’écris » offrent des alternatives pratiques au premier ouvrage. La méthode globale a inspiré les méthodes Freinet et mixte, basées sur des principes analytiques. Ces dérivés reprennent les atouts de deux approches, et vantent leurs mérites. Les méthodes mixtes offrant des niveaux de performance élevés, elles restent les plus utilisées. Dans ce processus, l’exploitation de l’approche syllabique favorise la progression, l’autonomie et la confiance en soi.