La pédagogie de projet est une pratique de pédagogie active permettant de gérer des apprentissages via la réalisation d’une production concrète.
Le projet peut être individuel (exemple un exposé ou une maquette) ou collectif (exemple l’organisation d’une fête, d’un voyage,…). Il est similaire à une entreprise permettant à un collectif d’élèves d’effectuer une production concrète socialisante, qui intègre des nouveaux savoirs. Cependant, en cours de la démarche de projet, l’élève est en situation de résolution de problèmes, participant de fait au processus d’apprentissage.
1.Description du projet pédagogique
Un projet pédagogique doit comporter des difficultés que doit être surmonté par l’apprenant. Il comporte aussi des :
- problèmes à résoudre par l’enseignant
- contenus qu’il doit interpréter, définir, incorporer et réutiliser
- plans qui doit être élaboré et mettre en œuvre.
Ainsi l’évaluation doit porter sur la globalité de la démarche, et particulièrement sur le savoir-être. En passant d’une séquence traditionnelle (cours, exercices, contrôle), à la séquence suivante :
- similitude à un problème concret
- recherche d’information concernant ce problème et l’auto-formation
- recherche d’une solution à ce problème
2. Les principales étapes d’un projet pédagogique
Un projet pédagogique passe par étapes :
Etape 1 : Choisir :
Les buts et objectifs du projet doit être définis. Rechercher un sujet intéressant, examiner la faisabilité, chercher un accord dans le cas d’un projet collectif ont en une valeur pédagogique importante. Quand la démarche de projet est employée dans une pédagogie traditionnelle, cette étape est souvent réalisée par l’enseignant, proposant un choix aux élèves parmi des thèmes qu’il a distingué.
Etape 2 : Produire :
Les élèves vont mener à bien leur projet de manière autonome. Ils vont chercher les renseignements, éprouver, analyser leurs échecs et leurs réussites. Ils vont chercher encore jusqu’à l’aboutissement de leur projet. Les projets font révéler des besoins en termes d’apprentissage. Tout au long de leur travail, les étudiants sont conduits à faire le bilan de leurs avancements, en fonction des objectifs fixés au départ. Il s’agit là d’auto-évaluation. Cette étape peut se sectionner de la façon suivante :
Faire une première lecture :
L’équipe lit la situation présentée et tente d’y repérer du nouveau glossaire.
Discerner les objectifs de recherche :
L’équipe doit découvrir des concepts inconnus et les faire découler en objectifs d’apprentissage.
Présenter des hypothèses :
Ensuite, l’équipe doit émettre des suppositions sur chacun des objectifs d’apprentissage. Cette étape est fatale, puisqu’elle permet de faire le pont entre leur savoir préalable et la notion découverte à ce moment. Très fréquemment, ils trouveront un bon début d’explication.
Rechercher des réponses :
C’est une étape qui peut désorienter, individuelle ou en groupe. Les apprenants ne savent pas forcément vers quels types d’œuvres s’orienter, et car le processus propre à l’apprentissage par problèmes est nouveau pour eux. C’est aux enseignants de maintenir la motivation et de donner des pistes.
Etape 3 : Faire le bilan :
C’est la phase la plus intéressante, tous les étudiants doivent avoir conscience de ce qu’ils ont appris. Il s’agit bien de reconnaître les points de la problématique qui ont suscités ces démarches d’apprentissage. Ainsi, savoir comment ces nouvelles perceptions ont été mises à profit. En d’autre part, de faire une synthèse de ce qu’est le travail d’équipe. C’est même ce qui a le plus d’importance : les élèves doivent progresser en équipe, efficacement.
Tous ces obtenus pourront par exemple réutiliser pour étudier un problème futur.
Tout projet doit achever à une production que les autres vont apercevoir et reconnaître. La présentation du travail élaboré à ses pairs, ou à un cercle plus vaste est un élément important. Le bilan permettant la valorisation des efforts accomplis en vue de l’accomplissement du projet. Sa pertinence est donc meilleure après un laps de temps suffisant qui tend à objectiver son contenu en éloignant les parasites émotionnels engendrés par l’action.
3. Le rôle de l’enseignant
L’enseignant a un rôle d’accompagnement pédagogique. Il est là pour apporter aux apprenants une variété d’outils et de discuter avec eux de la méthodologie. Il ordonne les apprentissages nécessaires à la réalisation du projet. Il aide à gérer les problèmes de fonctionnement des équipes. Le professeur doit s’assurer de l’aboutissement du projet et de sa présentation. A la fin, il s’assure que tous les points pédagogiques ont été traités.
Pour l’encadrement il faut prendre les écueils suivants :
- Si un ou plusieurs équipes, voire tous, ne trouvent pas une solution, il faut s’assurer que les élèves ne préservent pas un aspect négatif de l’exercice, qu’ils ne prennent pas conscience qu’il y a des problèmes qui peuvent dépasser leurs compétences.
- Il faut savoir fixer des échéances et des contraintes, car cette méthode nécessite l’implication de tous les apprenants, afin que la méthode profite bien à tous.
4. Le contrat pédagogique
La pédagogie active est de moins cadrée que la pédagogie « traditionnelle », pour laquelle on a un référentiel et des exercices mesurés pour tester les savoirs et savoir-faire. En admettant les méthodes actives, l’étudiant est certainement encadré, mais il est plus autonome dans sa démarche, et le travail se réalise parfois en groupe.
Il faut alors présenter clairement à l’élève les objectifs de la démarche ainsi que les critères d’évaluation. On parle généralement de « contrat technique et pédagogique » : ce contrat expose au sens large les attentes techniques. Et selon la matière enseignée : les compétences qui devront être mises en œuvre, volume du travail à fournir, résultat final attendu ; et pédagogiques. L’évaluation de ce qui a été acquis et de la démarche de l’apprenant, que la solution au problème soit « bonne » ou pas.
Le contrat peut concerner la totalité des études : l’étudiant s’engage à mettre en œuvre des moyens pour mener son cursus. Il peut aussi concerner un projet distinctif.
En cas d’un projet de groupe, le contrat peut déterminer la répartition des tâches techniques entre les apprenants, cela permet à l’enseignant d’équilibrer la difficulté technique. On peut aussi avoir un contrat collectif et un contrat individuel.
Quelques recommandations à prendre en considération :
- – Faites en manière que les élèves avancent sur des choses importantes et ne se laissent pas divertir par des détails.
- – Certaines équipes fonctionneront mieux que d’autres, que ce soit pour des raisons d’organisation ou d’affinité entre les élèves. Il est donc conseillé de les faire travailler sur la dynamique du groupe en ajoutant dans leur “fiche de projet” des critères tels que : “répartition des tâches”, “critiques constructives”, “décisions prises par accord”,…
- – La cohésion de groupe sera meilleure si tous les étudiants sont motivés. Pour s’assurer qu’ils le soient, chacun d’entre eux doit avoir une tâche qui l’intéresse et qui soit bien définie. Si vous remarquez qu’un apprenant rechigne à travailler, demandez-lui ce qu’il aimerait faire qui aiderait avancer le projet et discutez-en avec le reste de l’équipe pour voir comment arranger la situation. Plus le groupe contient d’étudiants, plus il y a de chances pour que certains se relâchent et laissent les autres travailler. Soyez donc vigilant à ce que tous soient impliqués.