Cyberharcèlement à l’école : Ce que les enseignants peuvent faire

Cyberharcèlement

De nos jours, l’Internet fait partie intégrante de la vie quotidienne des gens et la vie des enfants ne fait pas exception. Malgré tous ses avantages, l’évolution technologique a également apporté, ou amplifié, certains problèmes. Le cyberharcèlement est l’une des menaces les plus répandues auxquelles les jeunes sont confrontés en ligne.

Qu’est ce que le cyberharcèlement ?

Le cyberharcèlement est l’utilisation des médias numériques pour intimider, déranger ou blesser quelqu’un. Cela inclut l’envoi, la publication ou le partage répétés de contenu négatif, nuisible ou méchant sur quelqu’un d’autre à des fins méchants. Ce phénomène ne cesse de se développer dans divers établissements scolaires français et les chiffres sont devenus terrifiants. Environ 40 % des élèves avouent avoir déjà subi une agression en ligne. Habituellement, il y a d’autres personnes qui voient le cyberharcèlement se produire. Dans ces situations, les gens peuvent être des spectateurs, des alliés ou des tenants. Cela représente 85 % des cas. 22 % des élèves harcelés en France préfèrent garder le silence alors que 61 % avouent avoir pensé à se suicider. Non seulement les élèves, le cyberharcèlement à l’école touche aussi les enseignants.

La cyberharcèlement diffère du harcèlement en face à face à plusieurs égards. D’une part, il peut sembler plus difficile de s’échapper car cela peut arriver n’importe où et n’importe quand. Il est également plus difficile à détecter car une grande partie de l’utilisation des médias numériques par les enfants n’est pas surveillée par les adultes. Dans certains cas, il peut être public. Un grand nombre de personnes en ligne peuvent voir ce qui se passe et même se liguer contre la cible.

Comment faire face au cyberharcèlement ?

L’enseignant a une grande responsabilité dans la lutte contre le cyberharcèlement, une responsabilité d’enseigner aux élèves comment utiliser les médias numériques de manière respectueuse et sûre. Cela inclut d’aider les enfants à apprendre à identifier, à réagir et à éviter ce fait agressif. Il peut être difficile de déterminer où ces leçons s’inscrivent dans la journée scolaire, étant donné les exigences des enseignants pour atteindre les objectifs de l’école. Voici quelques façons pour faire face au cyberharcèlement à l’école :

1) Responsabiliser les témoins

Le témoin a un rôle crucial dans la lutte contre le cyberharcèlement. Que ce soit à l’école ou ailleurs, c’est lui qui a le pouvoir de faire évoluer la situation. Un témoin qui se comporte d’une manière responsable en brisant le silence et accompagnant la victime n’encourage pas le cyberharceleur à continuer dans sa délinquance et joue un rôle très important dans la mise fin à cet acte agressif. Dans la majorité des cas de harcèlement, un groupe d’élèves aurait été au courant, mais aurait décidé de ne pas la signaler. Généralement, c’est un silence dû à la peur de devenir la prochaine victime ou d’être puni par des adultes.

Promouvoir un dialogue fluide et offrir un espace d’écoute permet également aux élèves de savoir vers qui se tourner s’ils sont confrontés à un comportement abusif. Un enseignant doit être capable de sensibiliser ses élèves pour qu’ils interviennent dans le bon sens et ne pas être complice. Il doit leur apprendre à agir aussi bien contre les abus en ligne et les signaler sur les plateformes sociales elles-mêmes, en lui expliquant que c’est le seul moyen d’éliminer les contenus abusifs. Il faut les expliquer aussi qu’après la réception d’une série de rapports, la publication ou le profil est supprimé et que ces rapports sont totalement anonymes. Il n’y a donc pas lieu de craindre des représailles.

2) Cyberharcèlement: Soutenir les victimes

En terme général, le dialogue est la base de tout soutien. Les élèves doivent savoir à qui ils peuvent s’adresser avant qu’un problème ne survienne. Ce qui se passe sur Internet est considéré par les enfants comme très grave. Leurs identités numériques sont essentiellement les mêmes pour eux que leurs identités du monde réel. Pour cette raison, si un élève aborde un enseignant ou un autre adulte responsable avec un problème en ligne, l’enseignant doit le prendre aussi au sérieux qu’un problème similaire dans le monde réel.

En cas de cyberharcèlement avéré, l’enseignant doit être capable de créer un espace de discussion avec la personne harcelée, établir une relation de confiance avec elle et la rassurer sur l’existence de solutions qui peuvent la garantir ses droits. La première chose à faire dans ce cas est l’orientation de l’élève au directeur de l’établissement qui devra mettre en place le protocole harcèlement.

3) Travailler avec les cyberharceleurs

Non seulement la victime, l’enseignant doit être aussi capable de créer un espace de parole avec le malfaiteur afin d’identifier les raisons les ayant poussé à commettre cet acte. Les cyberharceleurs ont rarement des troubles de la personnalité. Dans la majorité des cas, ils sont des enfants normaux qui visent à exploiter tous les moyens qui s’offrent à eux pour être populaires. Pikas a fait ses preuves dans ces cas.

Articles similaires